Gildas Flahault

© Jeff Pahun

Biographie

Toute mes connaissances le savent, je ne tiens pas en place. J’ai réalisé mon œuvre au cours d’une quarantaine d’années de voyages, de déplacements, de déménagements, travaillant dans une quinzaine d’ateliers différents. Pour autant, cette œuvre est fournie et très diversifiée car elle s’est nourrie des expériences, des voyages, des expéditions. Elle est diversifiée pour une seconde raison : Dès les premiers temps de mon activité artistique, le dessin et la peintures se sont imposées comme un métier. C’est-à-dire l’autonomie économique. A mesure que ma famille s’agrandissait, je devais créer plus et trouver les moyens de vendre ces créations.

C’est exactement comme un forain que j’ai vendu mes œuvres, privilégiant très largement les expositions « inventées » dans des lieux singuliers que je louais plutôt que l’intermédiaire des galeries. A vingt-cinq ans, sur le conseil d’un ami, je suis parti à Paris pour y chercher une galerie, mais mes sujets régionalistes ne trouvèrent pas d’écho. En tout état de cause, rien n’entravait ma liberté. Je pouvais voyager à la voile ou à pied et offrir mes images rapportées au regard des autres. Je rêvais de faire un livre.

J’ai eu ce plaisir. J’ai abouti un certain nombre de beaux livres remplis de mes émotions devant la splendeur du monde.

Le premier de mes carnets de voyage raconte les mystérieuses iles Kerguelen, terres sauvages par excellence puisqu’elles se trouvent au point du monde habité le plus éloigné de la terre ferme. Je me suis régalé a écrire les textes qui sonnent comme des chansons. Ce livre, les « Carnets tempêtes », initia une collection de carnets de voyages aux éditions Glénat dans laquelle j’ai amené des auteurs aussi intéressants qu’Yvon Le Corre et Benjamin Flao (Mamutus, Erytrée).

Les carnets tempête
Carnets Mongols

A l’âge de Dix-huit ans, on m’a offert un livre de photographies prises en Chine par Eve Arnold. Les quatre dernières pages montraient des éleveurs des steppes de Mongolie intérieure. Ces images me subjuguaient, je découvrais dans ces regards, une intensité que j’attribuais au fait de n’être jamais arrêtés par un mur. Quelques années plus tard, je découvrais le magnifique film « Urga » de Nikita Mikhalkov. A la sortie du cinéma, je décidais de préparer derechef ce voyage au pays du loup bleu et de la biche blanche. Ce deuxième livre, « Les carnets mongols » (édités chez Glénat) comportent de belles images et quelques phrases inspirées mais l’ensemble du livre souffre d’une utilisation ridicule des possibilités de Photoshop que je découvrais alors. J’ai même choisi d’écrire les textes en lettres capitales pour évoquer l’alphabet cyrillique, ce qui les rend un peu illisibles !

Mon troisième livre relate ma découverte de l’Afrique lors d’un vrai beau voyage à travers le Mali, au fil du fleuve Niger. Le projet esthétique était le suivant : Les mises en pages racoleuses des carnets de voyages édités sans mesure dans ces années me dérangeaient car l’utilisation de l’outils informatique permettait de nettoyer, de sélectionner et finalement d’aseptiser le compte rendu d’un dessinateur en voyage.

Sur les rives du Niger

En gros, cela finissait par ressembler tout simplement à un joli catalogue d’agence de voyage… Un timbre par ci, un ticket de bus par-là, le tout composé par un maquettiste assis à sa table. J’ai dégoté dans les rayons oubliés du magasin Sénelier, (quai de Seine, Paris) un très gros album pour dessiner qui correspondait à ce que je souhaitais utiliser dans mon voyage. Le plus ancien des magasiniers m’expliquait qu’il était de fabrication italienne et fait d’un papier spécialement commandé en Iran. Parfait, il me fallait un bel objet car les pages du livres seront exactement celles du carnet de dessin. Un fac simile. Pour qui l’aborde pour la première fois, L’Afrique montre immédiatement toute sa pureté et toute sa violence. Elle ne laisse personne indifférente.

Dans le petit village malien de Tamani, dont les maisons sont construites en terre, j’ai dessiné les paysans travaillant leurs champs, les enfants qui jouent, les paysages panoramiques du fleuve. J’ai transcrit aussi l’activité du port de Mopti et les rues de Ségou sous les murailles ocres de la grande mosquée. « Mali, sur les rives du Niger », sorti aux éditions les Presses de la renaissance fut un succès d’édition.

Le livre s’est trouvé rapidement épuisé et ne figure plus au catalogue. La vague éditoriale des fameux carnets de voyage était en train de faire long feu et l’éditeur ne souhaita pas rééditer l’ouvrage. Voilà longtemps que l’on ne peut plus commander ce joli petit livre mais on en trouve à vendre sur Amazone.

En 2005, le navigateur Philippe Poupon me propose de ramener son voilier de voyage « Fleur australe » qui reste au mouillage aux îles malouines (Iles Falklands). Je pourrais remonter l’Atlantique jusqu’en Bretagne, mais j’ai tant envie de revoir les canaux de Patagonie que je rentrerais en suivant les côtes chiliennes et péruviennes pour passer le canal de Panama. Les éditions Jalan me promettent d’éditer ce que je rapporterais de ce voyage. « Je me souviens des hommes » est sorti en 2005, il a remporté le prix national du carnet de voyage et le prix Albatros. Là encore, Il est question d’un fac-simile, laissant les dessins ratés, les traces de la cafetière renversée par une vague, pour restituer l’ambiance au plus juste. Encore un livre introuvable en librairie. Il faut tenter sa chance sur internet.

Je me souviens des hommes

« Le bal des glaces », édité aux éditions Paulsen est mon quatrième livre. Il regroupe les dessins et les textes produis lors de deux navigations au Groenland et sur les côtes Nord-est du Canada.

Les tirages proposés à la vente sur ce site sont issus de quarante années de création artistique. On trouvera ici des reproductions numériques de grande qualité de tableaux et d’aquarelles réalisées en atelier ou en voyage. Certaines de ces peintures peuvent être reproduites en grands formats (jusqu’à 200 cm). D’autres, plus intimes, méritent d’être reproduites en petits formats. Toutefois, groupées par trois ou quatre, elles assurent un bel effet décoratif.
Dans mes thèmes de prédilection, on retrouve l’archétype du marin, du Gaucho, de l’indien. La Bretagne, la Terre de feu, la Patagonie Chilienne, le Groenland et ses inuits, la mer et la nature sauvage. Bien que l’on reconnaisse assez facilement ma « patte », on est surpris parfois de découvrir des images dont le style ne correspond pas à l’ensemble de l’œuvre.

Carnet de voyage

L’affiche est un sport ! Idéalement, en un seul coup d’œil, un passant doit à la fois être attiré par l’image et comprendre de quel évènement il s’agit. Lorsque l’organisateur d’un évènement commande une affiche, il s’empresse de nommer tout ce qui doit y figurer, tout ce qu’il souhaite offrir à son public. L’affichiste doit le raisonner : On ne peut tout signifier, il faut faire un choix, trouver une image générique. J’estime avoir produit environ cent-vingt affiches dans les trente dernières années. Le grand évènement maritime qui se déroule au mois de mai depuis vingt ans sous le nom de « Semaine du golfe » m’a offert sa confiance depuis le premier jour. Vous trouverez sur ce site, toutes ces affiches de la « Semaine du golfe ». En tant qu’initiateur avec Patrick Saigot, Cedric Chauvaud et Eugène Riguidel du tres fameux championnat du monde de godille (Ile de Groix, Bretagne) j’ai commis quelques bonnes affiches. Pour ce championnat unique au monde, d’autres artistes m’ont emboité le pas avec beaucoup de talent : monsieur QQ, Gaelle Flao, Benjamin Flao, Alice Aïssa). Que serait notre championnat sans l’animateur génial et généreux Sebastien Barrier ? Il se passe pleins de beaux évènement sur la petite île de Groix : le plus anciens n’est pas des moindres, c’est le festival du film insulaire et qui se déroule fin aout. On peut aussi participer au salon du vin naturel qui a lieu en mai, à moins que l’on préfère assister à la « Grande traversée », petit festival de BD qui réunit les plus fameux dessinateurs français : Florence Cesnac, Vuillemin, Benjamin Flao, Damien Roudeau, Ciryl Pomés, Eric Salch, Yun Locard, Florent Grouazel et d’autres, le tout sous la bienveillante autorité du dessinateur de presse Willem. C’est le Bistrot Bao qui organise et reçoit tout ce beau monde pour ce qu’il est convenu désormais d’appeler « le off d’Angoulême » !

Si j’arrive à mettre la main sur mes archives rangées dans des maisons étrangères, je mettrais en lignes quelques images retraçant d’autres créations qui m’ont joliment occupé. Je me suis beaucoup amusé en décorant des bateaux de course au large (Le monocoque 60’ (Ecureuil Poitou- Charentes 2, pour Isabelle Autissier et le trimaran « Lakota » du milliardaire-aventurier Steve Fosset.) L’accadémie de cirque Fratellini produisit un spectacle nautique sur le canal de st Denis à l’occasion du championnat du monde d’Athlétisme. J’ai assuré la direction artistique de cet évènement («Le port ») avec l’équipe de mateloteurs de « Chien noir », le navigateur Eugène Riguidel et les nombreux circaciens. J’aimerais retrouver aussi les photos de la citadelle de Calvi dont j’ai orné les murailles de mes « tapis géants », durant le festiventu, mais aussi des affiches et scénographies conçues pour la Corderie royale de Rochefort.